L'exposition est née du prêt d'une idole en marbre accordé par le Musée d'art cycladique d'Athènes suite à l'accord Sicile-Grèce qui a fait entrer les "Kouros retrouvés" dans la grande exposition d'Athènes en septembre dernier Kallos.

À travers l'exposition, le parc archéologique et paysager de Syracuse, Eloro, Villa del Tellaro et Akrai, dirigé par Carlo Staffile, a voulu mettre en valeur le sens et l'essentialité des traits de l'idole en marbre de la variété Spedos, datée des Cyclades antiques ( 2800-2300 av. J.-C.), la mettant en dialogue avec une installation de l'artiste portugaise Joana Vasconcelos et avec d'autres œuvres exposées au musée de Syracuse qui, bien qu'éloignées chronologiquement, montrent un dénominateur commun avec les valeurs symboliques de la statue cycladique, ou sa représentation féminine, la beauté et la signification symbolique et presque surnaturelle.

Les figurines de Spedos auxquelles appartient la statue exposée sont des formes féminines allongées et élancées aux bras fléchis, avec une tête en U caractéristique et une fente profondément gravée entre les jambes ; les statues de ce type, toutes féminines, à l'exception d'une, vont d'exemplaires miniatures, de quelques centimètres de haut, à des sculptures beaucoup plus grandes, comme celle qui sera exposée à Syracuse, d'environ 70 cm de haut.

La statue cycladique a une forme très moderne, avec des traits harmoniques et un trait absolument contemporain. Un véritable joyau de l'art ancien.

L'exposition vise à combiner le classicisme de l'idole grecque avec la modernité de la grande installation environnementale "Idoles couronnées" de l'artiste portugaise Joana Vasconcelos dans laquelle la figure féminine, la façon dont elle est perçue, son rôle et sa relation à la société, il est placé au centre de la réflexion artistique. L'association avec l'Idole de Grèce part de la considération que l'art cycladique, que l'on est amené à identifier à des représentations essentielles et stylisées proches du goût de la sculpture moderniste, place en son centre une figure féminine.

Pour l'installation du Musée Archéologique Paolo Orsi, l'artiste a pris en compte la forme circulaire de l'espace d'exposition, présentant et couronnant, avec un équilibre formel différent, une autre figure féminine, cette fois représentée par l'idole cycladique. L'œuvre exposée, « Crown », a été exposée pour la première fois à Londres en 2012 à l'occasion du 60e anniversaire du couronnement de la reine Elizabeth II.

Le fil conducteur entre l'œuvre cycladique, l'art colonial grec et chrétien, réside précisément dans la continuité du symbole - femme, divinité, nature : Déméter et Koré, les Nymphes et les Saints paléochrétiens constituent les figures dérivées issues de l'organicité figurative cycladique. .