Que nous disent les chiffres ? L'approche rationnelle et les systèmes mathématiques sont-ils les seuls moyens possibles de décrire le monde ? Ce ne sont là que quelques-unes des questions que Sol Salutis veut déclencher : le langage des nombres, la nouvelle installation de l'artiste polonais Jakub Woynarowski qui s'ouvrira le lundi 6 décembre dans le suggestif Spazio Molini, obtenue à partir de la récupération de l'ancien moulin de Pastificio Cerere.

L'exposition, organisée par l'Institut Adam Mickiewicz en collaboration avec l'Institut polonais de Rome, en partenariat avec la Fondation Pastificio Cerere et cofinancée par des fonds du ministère de la Culture et du Patrimoine national de la République de Pologne, restera ouverte au public jusqu'au samedi 18 décembre 2021.

La recherche pythagoricienne d'un équilibre entre les significations pratiques et symboliques des mathématiques semble prendre forme dans la société technologique. Par exemple, dans la structure des marchés financiers mondiaux, l'élément non rationnel apparaît comme fondamental ; une confiance aveugle dans le pouvoir d'anticipation des algorithmes ou une « crise de confiance » dans les investissements entraînant un krach boursier peuvent être déterminantes pour la fonctionnalité d'un système.

Il y a près de deux siècles, le poète romantique polonais Adam Mickiewicz (1798-1855) décrivait l'entrelacement des mathématiques et de la métaphysique dans son ouvrage Histoire du futur. Les manuscrits des versions ultérieures ont été perdus ou détruits, mais diverses informations ressortent de la correspondance et des notes du poète. Nous savons que cette vision utopique romantique contenait des réflexions futurologiques étonnamment précises sur le développement de la civilisation humaine, anticipant de plusieurs décennies les travaux de Julius Verne et Herbert George Wells. La vision de l'écrivain comprend, entre autres, des descriptions quasi réalistes d'inventions techniques non réalisées, telles que des avions, des engins spatiaux ou des appareils d'enregistrement et de transmission de sons et d'images. Les dispositifs conçus comprennent également des fibres optiques, qui ont inspiré l'installation multimédia "Sol Salutis" (lat. : le soleil du salut) de Jakub Woynarowski, faisant référence au système de miroirs d'Archimède auquel on attribuait le pouvoir de refléter les "signes de feu" de l'écriture solaire.