Pour cette première session du projet, l'artiste a choisi de travailler exclusivement sur les diapositives conservées dans les archives photographiques du MANN. Entre la mémoire d'un passé analogique et le présent numérique, Alessandra Cardone a engagé un dialogue critique et créatif avec le matériel photographique d'archives, ouvrant également de nouvelles et différentes formes de réalisation et de mise en valeur. L'artiste a notamment réfléchi à la découverte des signes que les sédimentations temporelles (poussières, rayures, empreintes digitales) provoquent sur chaque diapositive. Fascinée par l'observation des témoignages surprenants que le temps laisse lentement mais inexorablement de son passage, se stratifiant sur les diapositives de manière inattendue et extraordinaire, Alessandra Cardone a créé des images sur des images caractérisées par des atmosphères qui enveloppent les personnages dans des dimensions irréelles et presque fantastiques. . Dans la série intitulée «Remains. Comme une archéologie de la photographie », composée de n. 15 œuvres créées grâce à la technique de superposition de scans numériques, l'artiste a d'abord dialogué avec l'objet photographique puis avec son image impressionnée, en arrivant à une synthèse visuelle et photographique composée des deux objets d'investigation. La merveilleuse multitude de diapositives examinées a également été une source d'inspiration supplémentaire pour l'artiste. Avec "Collezione d'Archivio", photo-collage numérique grand format, Alessandra Cardone s'est laissée tenter par la suggestion d'une vision "en apparence impossible" de l'ensemble qui, éliminant les temps traditionnels de recherche et de consultation d'une archive photographique, en un instant et en taille réelle, l'étonnante totalité des collections de diapositives MANN relatives aux mosaïques, fresques, pierres précieuses, monnaies et statuaire en marbre. Après avoir expérimenté le répertoire d'archives analogiques, le photographe a décidé de revoir "en direct" certains des chefs-d'œuvre de la statuaire classique et archéologique déjà étudiés à travers les diapositives, en leur consacrant une série photographique spécifique, composée de n. 6 photo-collages réalisés avec les outils de la photographie numérique dans une salle lumineuse, intitulés « Hic et nunc ». L'exposition, organisée par Michele di Iodice, a été créée avec la contribution de la région de Campanie et a obtenu la reconnaissance du Matronato par la Fondation Donnaregina pour les arts contemporains.