Un reportage sensible sur une plaie encore ouverte. Sans jamais perdre la juste distance avec la réalité qu'elle observe, l'œil de l'auteur parvient à nous rendre l'humanité qui se cache derrière l'actualité. L'exposition est ainsi un parcours à travers le matériau inédit d'une jeune photojournaliste qui démontrera sa capacité narrative au cours de ses trente ans de carrière d'auteur de films, toujours en équilibre entre l'appréhension directe du réel et la recherche de l'invisible. Naples est la première étape du voyage du photojournaliste : la Piazza del Plebiscito, bondée de citoyens et de voitures, au lendemain du tremblement de terre, ramène le visiteur au cœur d'une ville victime du désespoir et de la peur. Les images de Via Stadera, où s'est produit l'effondrement le plus grave de la zone métropolitaine, sont la prémisse du parcours d'investigation qui conduira l'auteur dans les villages détruits d'Irpinia. Partant vers les communes de l'intérieur touchées par le tremblement de terre, avec sa Renault 4 et ses caméras, Antonietta De Lillo, alors âgée de vingt ans, raconte les villages réduits en décombres, les premiers secours, les groupes de recherche, la tragédie des découvertes. Le reportage nous accompagne dans les semaines qui suivent : les campements, les caravanes et les préfabriqués, les volontaires qui viennent de toute l'Italie, l'arrivée de la neige jusqu'au dégel, au seuil d'une reprise fragile mais courageuse. Un tapis sonore, extrait des archives Rai Teche, avec les voix de l'actualité et de l'actualité radio de l'époque est diffusé dans les salles accueillant l'exposition. L'itinéraire de l'exposition se termine par une illustration des récentes études antisismiques menées avec le Département de structures d'ingénierie et d'architecture de l'Université Federico II (DiSt) dirigé par le prof. Andréa Prota. Une recherche visant précisément les thèmes liés à la réduction du risque sismique en référence au bâtiment du musée, aux installations, aux expositions permanentes et temporaires. L'exposition est accompagnée d'un catalogue publié par MANN avec des contributions du directeur du MANN Paolo Giulierini et du président de la région de Campanie Vincenzo De Luca, ainsi que d'Antonietta De Lillo, Andrea Prota, Antonio De Simone, Titta Fiore, Gaty Sepe , Antonello Caporal et Giovanni Fiorentino. Dans le volume, il y a aussi des témoignages touchants de survivants. L'événement est organisé dans le cadre du POC 2014-2020 de la région de Campanie avec le patronage de l'Ordre des journalistes de Campanie.