A partir du volume publié par Marsilio Arte, l'exposition inédite "Venice alter mundus" présente 65 photographies d'Alessandra Chemollo, installées au premier étage du Stanze della Fotografia, offrant une vision particulière de la ville la plus photographiée au monde, suspendue entre passé et futur.

Depuis plus de vingt ans sujet de prédilection de l'objectif de Chemollo, Venise s'est transformée en un alter mundus, visité et raconté au fil des siècles par des voyageurs célèbres. Un autre monde, dans lequel il faut évoluer avec prudence, en évitant d'être capté par une image qui ne nous semble familière que parce qu'on espère secrètement qu'elle nous aidera à pérenniser la puissance de cette ville étrangère. Des images dans une séquence narrative serrée, qui ne veulent pas être commentées, qui ne cherchent pas d'explications, mais qui se connectent à d'autres mondes. Comme l'observe Franco Rella dans le volume du même nom, « les images qu'Alessandra Chemollo a tracées et mises en intrigue, en histoire, naissent de la véritable tentative d'aller à la recherche d'un autre monde, alter mundus. Pour ce faire, il n'a pas seulement suivi les profils des édifices, monuments et maisons prodigieux qu'il nous présente ; il a non seulement suivi l'eau dans laquelle s'enfoncent ou se reflètent les colonnes, mais il a tenté de vider Venise de tout ce qui la constitue aujourd'hui mais surtout qui la masque. Votre Venise n'a ni pigeons, ni mouettes, ni touristes. Nous ne pouvons pas considérer les figures qui bougent minuscules, presque une décoration ornementale, sur une photographie de la place devant les Procuratie Nuove comme telles».