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Nebojša Despotovic Afficher toutes les photos
Fermée

Nebojša Despotovic:

La harpe d'or

du 25 septembre au 20 décembre 2020

MEF - Musée Ettore Fico

MEF - Musée Ettore Fico

via Francesco Cigna 114, Turin

Fermé aujourd'hui: ouvre Jeudi à 14:30

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Les œuvres de Nebojša Despotovic sont inexorablement détachées d'un contexte reconnaissable et, même si elles nous apparaissent toutes comme étrangères à notre vie, beaucoup parlent d'expériences que nous reconnaissons, résultant comme reflétées dans un miroir trouble mais familier. Les personnages/acteurs qui les peuplent jouent des rôles dans lesquels l'artiste lui-même s'identifie, au point d'attribuer des noms ou des surnoms aux personnages tandis qu'il les peint. Le fait qu'ils ressemblent à des personnages costumés les rend d'autant plus réels qu'ils sont transposés dans un monde intemporel, sans références précises à notre vécu et tout appartient à un moment infini dans la grande comédie de la vie.

Je me suis parfois demandé si tous ces hommes et ces femmes, et surtout ces enfants, étaient sortis du monde juif polonais après ou juste avant le bombardement allemand de Varsovie, s'ils étaient les enfants d'un Londres surdimensionné, ou des figurants anonymes de Bertolucci le vingtième siècle. Le cinéma qui, avec tout néoréaliste.

Chacune de ses œuvres, examinée en profondeur, apparaît comme une appropriation des mondes et de la poétique des autres. Dans certains apparaît l'univers érotique de Scipion, la matière superposée de Picabia et toute la dérision du monde bourgeois de Bunüel du Chien andalou ou de la fascination discrète de la bourgeoisie, la déformation expressionniste du Docteur Caligari de Robert Wiene mais aussi celle de Murnau apparaît, Lang et Pabst. Les connexions sont donc infinies - le jeu de dominos ou de cadavre esquis, où une tuile en accompagne une autre et en génère une troisième puis une quatrième et ainsi de suite, comme les associations psychologiques où le psychanalyste vous demande d'associer des images à d'autres images - ainsi le travail de l'artiste opère dans son esprit des associations et des liens formels, conceptuels et esthétiques qui vont "libre", de manière automatique, métaphorique, comme dans une écriture mescaline d'images similaires et conséquentes.

Il s'immerge mentalement dans l'histoire peinte sur la toile, puis s'en éloigne et, prenant du recul, résume le rôle du créateur et donc du metteur en scène. Le théâtre, la peinture, la personne, les personnages, le metteur en scène et les acteurs, les rôles et la vie, qu'ils soient vrais ou faux, vivent dans un ballet mental et réel qui s'exprime au-delà de la toile/du rideau/du décor, au-delà de l'atelier de l'artiste, mais aussi tout ce qu'il a dans la tête.

Surtout les intérieurs, les salons des maisons représentées, sont des scènes théâtrales où l'on pouvait incarner Ibsen (Maison de poupée), James (Portrait de femme) mais aussi Beckett (En attendant Godot) et Jarry (Ubu Roi). Ces intérieurs bourgeois dans lesquels il y a toujours une lampe, une table basse, des fauteuils redondants, des tapis et des lustres, sont le stéréotype de la maison bourgeoise, du lieu anonyme et incolore, conçu pour laisser plus de place aux drames familiaux qui n'ont pas besoin d'être raffinés. intérieurs et d'objets sélectionnés et personnels, de peintures importantes et d'auteurs reconnus. Le lieu assume le statut de « non-lieu », de désert aménagé, il pourrait s'agir de dunes de sable d'un désert ou de rochers de montagne. Ces non-lieux sont la scénographie des personnages représentés qui pourraient, de manière fantasmatique, transmigrer d'une œuvre à l'autre.

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