La nécessité de mettre périodiquement au repos les œuvres les plus délicates - comme celles en papier - offre la possibilité de rendre visible au public l'ensemble de la collection d'œuvres du Musée en rotation. Dès XXX sera donc visible dans la galerie dédiée au Japon une nouvelle sélection de kakemono , les peintures japonaises classiques sur volutes verticales, et des gravures sur bois .

Depuis le XIIe siècle, les artistes japonais ont fait preuve d'une capacité extraordinaire à rendre l'apparence, les expressions et les comportements des animaux, réels et fantastiques, qui depuis l'Antiquité ont peuplé l'archipel et ses contes traditionnels. La nouvelle rotation de kakemono s'inspire de cette riche production en présentant une sélection de créatures de la terre, de l'eau et de l'air capables d'évoquer des significations précises, des symboles et des légendes .

Dans un premier diptyque, le dragon , protecteur de l'Orient et du printemps, dialogue avec le tigre , emblème de l'Occident et de l'automne : le jeu habile des coups de pinceaux d'encre concrétise la combinaison propice de ces forces complémentaires, dominant ciel et terre.

Le couple de lapins en vedette dans le tableau de Maruyama Oshin (1791-1839) lève les yeux vers le ciel : ce sont les lapins lunaires, associés à la fête de la mi-automne, lorsque, selon la légende, il est possible de voir la forme sur le visage de la lune d'un lapin préparant le mochi, un dessert traditionnel japonais.