L'exposition Autres traces du photographe cagliaritain Cédric Dasesson raconte - à travers la série ordonnée d'images de différents formats - l'histoire de la Sardaigne et de son peuple, le lent processus d'adaptation de l'homme et de la nature dans un lieu et un espace où l'écoulement lent du temps est mesuré par une série d'intervalles lisibles comme des lignes de rupture, des éléments de changement et de transformation.

En partant des traces d'anthropisations anciennes dispersées dans l'île par le peuple sarde, connotées dans l'imaginaire collectif comme identitaires - dolmens, menhirs, tafoni et concrétions, domus de janas, nuraghes, temples, murs en pierre sèche et pinèdes - l'auteur raconte avec les images, un processus temporel rythmiquement varié et complexe, témoignage évident et objectif des formes continues d'adaptation de l'homme aux transformations inévitables du territoire.

Dasesson concentre son regard sur le passage de la condition de vie nomade à celle sédentaire, stable, permanente, celle qui laisse sur les lieux des traces reconnaissables d'anthropisation, de "domestication". Au sein de ces processus d'adaptation, la roche est presque constamment présente, symbole de force, de résistance et d'hostilité mais aussi refuge, maison, espace d'agrégation communautaire, comme dans les lieux de culte.

La recherche photographique de Dasesson explore les liens entre les éléments, souvent appauvris par une lecture stéréotypée, qui caractérisent les traits fondamentaux du peuple et en recueille les notions essentielles, offrant une association directe entre le lieu et son utilisation. Les lieux deviennent ainsi de grands conteneurs d'informations, de traditions, d'histoires mythologiques gravées dans la roche et en partie encore à découvrir. Le processus d'adaptation révèle son caractère de survie, symbole de choix de vie en totale symbiose avec le territoire, symbole de ténacité et de persévérance dans la volonté de vivre des conditions souvent dictées par la nature.