WET : The Magazine of Gourmet Bathing était un magazine fondé en 1976 à Venise, en Californie, par l'artiste, éditeur et écrivain Leonard Koren. A travers trente-quatre numéros publiés en près de six ans, WET s'est imposé, d'abord sur la scène américaine puis internationale, comme un lieu d'expérimentation éditoriale, graphique et narrative, attirant artistes, photographes, designers et écrivains autour de ses rédactions, invitées à donner la parole à leurs visions et intuitions les plus audacieuses.

Le concept de « Gourmet Bathing », littéralement une idée de « bain pour connaisseurs », échappe volontairement à toute définition rigide : d'un côté une parodie voilée d'un certain univers des magazines de luxe, de l'autre « une atteinte au bon goût ». et pensée linéaire », métaphore d'une approche de la vie où se mêlent sensualité, humour, sérieux et absurdité, devenant des outils d'observation et de décrochage de certaines coutumes sociales de l'époque. Le caractère évanescent et à la fois allusif du "Bain Gourmand" a permis au magazine d'accueillir des contenus de plus en plus radicalement hétérogènes, avec la seule et constante intention de chatouiller et de désorienter les attentes de ses lecteurs. A travers les yeux et la voix de son fondateur, l'exposition retrace la trajectoire de WET depuis ses origines - le magazine est né dans le prolongement des bath parties, les soirées uniques organisées par Koren pour remercier les collaborateurs de ses projets artistiques - jusqu'à sa fermeture en 1981.

Sur les murs de la salle d'exposition, comme s'il s'agissait des pages d'un grand magazine, Koren met en scène un processus d'auto-interrogation a posteriori qui, à travers une série de questions-réponses, de fragments textuels et visuels, lui permet de raconter l'imaginaire complexe de WET tant dans ses aspects éditoriaux que sociaux. Le public est invité à activer davantage ce dialogue à l'aide de marqueurs, disponibles dans la salle pendant toute la durée de l'exposition, à travers lesquels placer des notes, des commentaires et des réflexions dans la marge inférieure des dispositifs visuels et textuels. L'histoire est complétée par une intervention acoustique consistant en un ensemble de pistes musicales qui reconstituent, en filigrane, le paysage sonore qui a caractérisé et nourri la rédaction du magazine.