Au Musée national concordien de Portogruaro, en conjonction avec les Journées européennes du patrimoine 2024, sera inaugurée l'exposition d'art contemporain SE PERDRE DANS LE LABYRINTHE - 100 œuvres en confrontation entre l'archéologie et la contemporanéité des artistes Adolfina De Stefani et Antonello Mantovani. 

Partant du principe que la beauté a toujours été considérée comme un pilier dans le monde de l'art et de la culture, et que l'archéologie sous-tend ce concept de la manière la plus large, l'enchantement émanant des œuvres d'art et des artefacts archéologiques nous transporte à travers le temps et l'histoire des anciennes civilisations, nous offrant une vision plus intime de leurs croyances et philosophies de vie. En tant qu'acteurs d'un spectacle sans fin, les deux artistes transforment la scène d'exposition en symbole de leur éternel questionnement et dialogue, dans le travail et dans la vie, dans une parfaite interrelation. S'aventurer dans leur monde de poésie-jeu-fantaisie pour inventer de nouveaux scénarios possibles est un "exercice" qui devrait être imposé : pour regarder en arrière avec lucidité et reconnaître ce qui mérite d'être conservé de plus profond et authentique ; pour s'adapter aux temps qui changent avec la juste dose de perméabilité et de détachement ; pour aborder n'importe quel lendemain sans se prendre trop au sérieux. 

En présence de l'exposition, la première impression est celle d'entrer dans un lieu à l'atmosphère féerique, où la joie (sous-jacente), la non-couleur et le jeu se manifestent dans un équilibre parfait. Mais les apparences peuvent parfois être trompeuses... tout dépend de ce que l'on veut regarder et comment. Un spectateur un peu plus attentif remarquera l'ironie qui imprègne tout le travail, offrant une clé de lecture métaphorique révélant les aspects symboliques filtrés par un subtil jugement critique, créant inévitablement un "déplacement" de sens. 

Le duo Adolfina De Stefani - Antonello Mantovani n'en est pas à son premier essai dans ce type d'approche artistique, bien au contraire. Leurs œuvres cherchent souvent à reconfigurer le temps présent à travers des messages visuels ludiques et tranchants, parfois provocateurs, dans une orchestration parfaite entre mémoire et futur, tradition et contemporanéité. Attiré par des images et des concepts faisant partie d'une perspective culturelle partagée, le visiteur est guidé dans le parcours sans en avoir conscience, jusqu'à ressentir, vers la fin, une sensation de désorientation et la faculté conséquente d'imaginer d'autres/nouveaux significations. 

Dans la récupération de l'élément fantastique, l'exposition SE PERDRE DANS LE LABYRINTHE - 100 œuvres en confrontation entre l'archéologie et la contemporanéité est à la fois éblouissante et réaliste. Il s'agit d'un événement choral, un échange continu de répliques entre les deux agents-agis et avec le spectateur. Puis le dialogue devient labyrinthique, changeant, une immersion totale dans le vécu de l'art, dans les pensées et les processus de création, même au cœur des relations.