Elle sera inaugurée à Matera à 18h30 le 23 novembre au siège de la Fondation SoutHeritage, Via S. Potito 7, Rioni Sassi, l'exposition "UNE EXPOSITION SANS ROTHKO: Maja Bajevic | Marcello Mantegazza | Katrin Ströbel | Anonimo Frescante Meridionale (XVIIe siècle ?)".

Avec un format d'exposition impliquant l'engagement de différents contextes et lieux, dans une perspective de revitalisation et de valorisation du patrimoine historico-architectural de la ville de Matera et de la région de Basilicate, le pavillon d'exposition de la Fondation SoutHeritage est actuellement situé dans la suggestive "Chapelle des Sept Douleurs", une chapelle seigneuriale - rénovée et transformée en espace d'exposition - faisant partie d'un bâtiment datant du XVIe siècle, l'un des rares exemples d'architecture palatiale de qualité présents dans le quartier historique classé au patrimoine mondial de l'UNESCO des Rioni Sassi (Palazzo Viceconte, autrefois Venusio).

Dans le cadre de l'objectif institutionnel de dynamisation des espaces inactifs, la fondation aborde à chaque fois des thèmes fondamentaux tels que l'architecture et l'histoire des espaces où la réactivation est le résultat d'une méthode de modernisation spatiale abordant les thèmes de la protection, de la réhabilitation et de la valorisation des bâtiments existants dans une connexion et un alignement entre idée, lieu et forme. Dans ce contexte, la destination d'origine de l'actuel siège de la fondation en tant que chapelle à usage religieux a été utilisée comme point de départ pour le développement du projet d'exposition intitulé "UNE EXPOSITION SANS ROTHKO: Maja Bajevic, Marcello Mantegazza, Katrin Ströbel, Anonimo Frescante Meridionale (XVIIe siècle ?)". En effet, si l'art contemporain a fait exploser sa propre définition en insistant sur le fait qu'elle dépend du contexte, cet aspect a été utilisé comme matière première pour ce projet d'exposition qui vise à mettre en relation l'espace d'exposition actuel de la fondation (autrefois espace spirituel et aujourd'hui espace œcuménique de l'art), en dialogue spatio-temporel avec une œuvre d'art contemporain célèbre, à savoir la "Chapelle Rothko" (1965), une chapelle œcuménique située à Houston, au Texas, œuvre de l'artiste et représentant de l'Expressionnisme Abstrait Mark Rothko (1903 - 1970).

Ainsi, le lieu d'exposition devient le cadre idéal d'un projet où le territoire et l'architecture ne sont plus simplement des localités géographiques et un contexte d'exposition, mais deviennent eux-mêmes un médium. Dans cette perspective, l'exposition place au centre de l'expérience culturelle non seulement les œuvres d'art contemporain qui transforment les volumes de l'architecture historique en espaces sensibles et en conteneurs d'expériences collectives, mais aussi la valeur symbolique de ceux-ci, dans un aménagement qui déplace l'expérience culturelle vers une fusion de langages entre les arts visuels contemporains et la muséographie. Pour révéler et offrir une relecture des environnements et de leurs atmosphères, les œuvres des artistes ont été choisies : *Maja Bajevic, *Marcello Mantegazza, *Katrin Ströbel, *Anonimo Frescante meridionale (XVIIe siècle ?) et bien sûr Mark Rothko en tant que protagoniste absent mais dont l'œuvre est implicitement présente sans en suggérer une illustration littérale. En déplaçant les projecteurs d'une œuvre d'art célèbre et immuable (la Chapelle Rothko à Houston) à un groupe de pratiques artistiques (les recherches des artistes exposés), l'exposition redistribue non seulement le pouvoir à tous les artistes participants, mais génère également une interrogation critique sur son format.

Le public est en effet invité à matérialiser l'absence de l'environnement interreligieux de l'œuvre de Rothko en pensant également aux artistes exposés et à remettre en question le privilège de la présence par rapport à l'absence. Les œuvres exposées, entre installation, peinture et vidéo, mettent en lumière des positions artistiques transdisciplinaires partageant l'engagement pour un examen régénératif et critique des rituels, des pratiques spirituelles et de la mémoire, à travers des espaces ou des surfaces conçus comme des moments de réflexion où critique, métaphore et sombre ironie se confondent et soulignent la relation multiple et diversifiée entre matérialité et fonctions quotidiennes ou rituelles, mettant en évidence la porosité et le dynamisme existant entre sujets culturels et matrices historiques, religieuses et philosophiques.