Du 25 janvier au 30 août 2020, le Lu.CCA - Centre d'art contemporain de Lucques propose une nouvelle grande exposition intitulée « Histoires du XXe siècle en Toscane. Soffici, Viani, Rosai, Maccari, Marcucci, Venturi : du retour à l'ordre à la conquête du désordre ». L'exposition, organisée par Maurizio Vanni et Piero Pananti, raconte à travers 81 œuvres, dont des chefs-d'œuvre prêtés par de grands collectionneurs italiens et des archives, des histoires figuratives du XXe siècle en Toscane. A partir de la Première Guerre mondiale, de nombreux artistes et intellectuels ont revu leur réflexion sur les Avant-gardes et, après l'expérience futuriste, on a assisté à un véritable "Retour à l'ordre" soutenu par la revue "Valori plastici". Des réponses rassurantes ont été cherchées dans le passé pour redécouvrir l'identité nationale dans la culture classique.

Dans les premières décennies du XXe siècle, la Toscane a eu une vie artistique très intense. Mino Maccari et Mario Marcucci sont apparus sur la scène qui ont d'abord ressenti l'influence du post-macchialisme, mais ensuite le premier s'est tourné vers une satire expressionniste archaïque et un post-impressionnisme intimiste avec des impulsions expressionnistes le second. Ardengo Soffici puise dans le Futurisme en le personnalisant. Entre 1913 et 1914, c'est lui qui fonde, avec Giovanni Papini, la revue "Lacerba" avec laquelle Ottone Rosai commence également à collaborer, qui caractérise ses œuvres avec un sens subjectif de la force dramatique. Tous deux ont porté une attention particulière au Quattrocento toscan. En 1917, en effet, dans la revue « La Voce », on commence à parler de l'importance de la récupération des valeurs plastiques et des formes artistiques primitives sur lesquelles codifier le nouveau siècle. Le retour à l'ordre était rassurant.

Lorenzo Viani , à son retour de l'expérience parisienne (1908-10), "viola" l'ordre en combinant la leçon de Fattori avec le signe dur et incisif de l'expressionnisme nordique. Marcucci a également fait preuve de peinture libre et de peu d'intérêt pour le signe classique avec des œuvres liées à des sujets tirés de l'environnement domestique et familial. En 1936, Venturino Venturi revient à Florence après un long séjour en France et au Luxembourg. Dès le début, il propose des œuvres graphiques et sculpturales qui sont influencées par les suggestions primordiales et tribales de la sculpture de Modigliani traduites par l'essentialité et la synthèse personnelle. À présent, l'écho classique était complètement dépassé. Vaincre le désordre est devenu un mode de vie.