Mars 2020 a marqué le début d'une période de confinement et le monde s'est arrêté. Depuis que l'épidémie de coronavirus s'est transformée en pandémie mondiale, les artistes ont trouvé des significations plus profondes dans leurs studios et environnements privés - non plus seulement des sites de production mais de véritables sanctuaires et des espaces sûrs. En même temps, le désir de se confronter, sur le plan artistique, à des amis dispersés aux quatre coins du monde, à des gens qui se retrouvaient à faire de l'art depuis chez eux, avec des matériaux plus ou moins modestes, a émergé. D'anciennes œuvres ont été repensées, tandis que d'autres projets qui avaient été interrompus pendant un certain temps ont été revus sous un nouveau jour. Aujourd'hui plus que jamais, ce glissement vers l'intime et le personnel nous rappelle que l'art est, et sera toujours, une pratique essentielle en des temps exceptionnels.

Au lieu de se perdre dans les sentiments de paresse et de solitude qui ont émergé avec l'isolement, Abed Alkadiri, artiste, conservateur et co-fondateur de Dongola Projects, a lancé le Cities Under Quarantine - The Mailbox Project. Inspiré d'une citation de l'artiste américain John Baldessari, qui écrivait dans son livre Ingres et autres paraboles : "c'est difficile de mettre un tableau dans la boîte aux lettres", le projet s'appuie sur l'idée de tangibilité et d'interactivité du livre d'artiste. . Ainsi est née une exposition qui met l'accent sur la possibilité de créer des œuvres d'art à tenir et à voir hors des murs d'une galerie.

En avril 2020, les livres d'artistes conçus par Reza Abedini ont été envoyés à 57 artistes dans 19 villes du monde, de Beyrouth (Liban) à Ramallah (Palestine). C'était une invitation à redécouvrir et à adopter une pratique à laquelle Dongola Projects s'est beaucoup consacré ces dernières années, dans la conviction de l'importance, aujourd'hui plus que jamais, du livre d'artiste. Le 04 septembre 2021, Cities Under Quarantine - The Mailbox Project repart, cette fois vers Florence.

La Villa Romana lui ouvrira ses portes et accueillera pendant quatre mois - et en quatre chapitres - les livres d'artistes nés du projet.