« Les lauréats Zucchelli sont, comme toujours, un exemple de la pluralité des modalités expressives qui caractérisent l'art contemporain aujourd'hui. On peut dire qu'ils ont privilégié cette année deux approches, l'une qui renvoie au champ visuel et à l'image, l'autre qui renvoie à l'élément discursif et donc à la parole. Dans le premier cas, nous avons une attention sensible à la forme pure, sa signification matérielle et l'intangibilité de son expression. Dans ce cas, le médium et sa tradition sont privilégiés, jouant de sa spécificité, pourtant hybride et profane, jusqu'à une approche qui souligne sa mystérieuse imprévisibilité. Dans le second cas, au contraire, la nature textuelle de l'œuvre est remise en question, son devenir dialogue et donc le spectateur qui est appelé à lire et à interpréter une histoire, qui peut être intime et personnelle ou sociale et générale. Mais il peut aussi constituer une dérive géographique dans laquelle s'inscrivent souvenirs et mémoires, ou un poteau indicateur qui invite le visiteur à une attention sans précédent ».

Carmen Lorenzetti