"Je me suis retrouvé l'heureux propriétaire de douze [artefacts] fantastiques : c'étaient des masques et des sculptures de Nouvelle-Guinée, du Congo belge, du Soudan français, du Pérou, du Brésil, du Mexique et de la Nouvelle-Irlande"
- Peggy Guggenheim, Une vie pour l'art

Migration d'objets. L'art d'Afrique, d'Océanie et des Amériques dans la collection Peggy Guggenheim met en lumière un épisode moins connu mais résolument significatif de la collection de Peggy Guggenheim. Passée dans l'histoire pour avoir défié les conventions en tant que collectionneuse et mécène, et toujours célébrée pour sa collection d'art moderne européen et américain, dans les années 1950 et 1960, Peggy Guggenheim a commencé à regarder au-delà des frontières de l'Europe et des États-Unis avec un intérêt dans l'art d'Afrique, d'Océanie et des cultures indigènes des Amériques.

A l'occasion de l'exposition, 35 œuvres d'art non-occidental sont exposées pour la première fois ensemble au Palazzo Venier dei Leoni, révélant un noyau de la collection du mécène rarement visible au grand public. Un aspect absolument inédit de ce parcours d'exposition original est la présentation de ces objets en groupes qui privilégient les contextes d'origine ou, alternativement, en dialogue avec quelques chefs-d'œuvre de l'avant-garde européenne dans la collection d'artistes qui se sont appropriés les idées de ces extra- cultures européennes. Ces deux approches divergentes permettent d'apporter un éclairage nouveau sur les lectures erronées imposées par la culture occidentale concernant ces objets.