En attendant la 60ème Exposition Internationale d'Art – La Biennale de Venise 2024, Maggiore gam Project Room a le plaisir d'annoncer la réouverture au public de l'exposition « Giorgio Morandi. L'équilibre des signes » hébergé à l'intérieur de la Bibliothèque Morandiana, dans le cadre splendide de l'ACP - Palazzo Franchetti. L'exposition, inaugurée avec succès à l'été 2023, est rouverte suite à l'enthousiasme et à l'intérêt extraordinaires manifestés par le public. Le choix d'étendre l'accessibilité permettra à un nombre encore plus grand de passionnés et de curieux de s'immerger dans l'univers artistique de Giorgio Morandi et d'apprécier sa poétique et sa technique de gravure raffinée. « Giorgio Morandi. L'équilibre des signes » met en lumière la recherche la plus authentique du maître bolognais à travers le prisme de ses œuvres sur papier – eaux-fortes, dessins et aquarelles – auxquelles il s'est consacré avec une excellente maîtrise technique et une veine poétique tout au long de sa carrière. L'exposition explore les principaux sujets qui ont caractérisé son œuvre : les paysages de sa ville natale, les vases à fleurs raffinés et, surtout, les natures mortes qui l'ont accompagné tout au long de sa vie, toujours en parfait équilibre entre signes délicats et intenses du clair-obscur.

Aux côtés des précieux volumes disponibles à la consultation dans la Bibliothèque Morandiana, lieu où approfondir la poétique de Giorgio Morandi de manière transversale et actuelle, l'exposition met en lumière les recherches les plus authentiques du Maître. Gravures, dessins et aquarelles deviennent silencieux, mais puissants révélateurs d'une des pierres angulaires de son art : suggérer un univers poétique à travers une parcimonie étudiée non seulement des sujets, mais aussi des signes. C'est dans ces œuvres que la capacité évocatrice du monde intime et réfléchi de Morandi se manifeste encore plus dans son essentialité : dans les eaux-fortes au jeu chromatique limité au contraste entre le signe gravé et le papier, entre les hachures et les espaces volontairement laissés blanc dans la composition; dans les dessins au crayon qui laisse son empreinte toujours légère et rapide et pourtant éternelle ; à l'aquarelle avec la couleur seule capable de définir des formes, des volumes et des espaces.

Giorgio Morandi a commencé à se consacrer à la gravure dès 1910-11, développant le langage et les contenus qui l'accompagneront pour le reste de sa vie. Malgré l'économie des sujets, les natures mortes et les paysages qui caractérisent son parcours artistique se caractérisent par une intensité expressive toujours changeante : il s'agit d'étudier en profondeur tous les équilibres formels possibles, les variations tonales que gèrent les différents degrés de clair-obscur. pour parvenir à redonner, obtenant ainsi des résultats toujours différents et toujours excellents. Ce n'est pas un hasard si Morandi est considéré comme l'un des plus grands graveurs du XXe siècle et, en 1930, il fut appelé à assumer le rôle de professeur de techniques de gravure à l'Académie des Beaux-Arts de Bologne, poste qui fut renouvelé jusqu'en 1956. Morandi n'a jamais subordonné l'art du graphisme à celui de la peinture. Dès la Biennale de Venise de 1928, année à laquelle il participe pour la première fois, Morandi sélectionne ses gravures pour présenter ses recherches au public international de la Biennale. Au fil des années, le rendu reste sublime, tout comme se poursuit l'envie d'investiguer minutieusement les objets et les lieux qui l'entourent : il s'agit de varier les dégradés de tons, de calibrer la texture des hachures selon les cas, d'expérimenter des compositions toujours différentes basées sur les reflets brillants. L'expertise et la maîtrise avec lesquelles Morandi continue de mener son œuvre lui valent, en 1953, la reconnaissance internationale du Grand Prix de Gravure de la Biennale de Sao Paulo au Brésil.