Près d'un siècle après la première exposition consacrée à Venise au XVIIIe siècle, intitulée Il Settecento Italiano et organisée à Venise en 1929 – à laquelle Pietro Accorsi lui-même a largement contribué – la Fondation Accorsi-Ometto est heureuse de rendre hommage au mythe de la Serenissima avec une exposition, organisée par Laura Facchin et Luca Mana , qui entend raconter la vie de la ville lagunaire dans la dernière période de sa brillante histoire, décrivant sa société et montrant ses aspects les plus fascinants et curieux.

Les différents domaines thématiques , qui se développent dans les espaces d'exposition et le long des salles du Musée, restituent l'image de Venise à travers de multiples représentations : les vues créées par les grands noms de la tradition vénitienne, de Luca Carlevarijs à Canaletto en passant par Michele Marieschi ; les toiles aux sujets mythologiques et sacrés qui évoquent les maîtres "itinérants" tels que Sebastiano Ricci et Giambattista Tiepolo ; les délicats portraits de Rosalba Carriera et les célébrations du Carnaval et la somptueuse fête de la Sensa (Ascension).

La production variée de meubles et d'ameublements vénitiens est représentée non seulement dans les vues intimes des intérieurs, rendues paradigmatiques par le Longhi , mais aussi par les meubles laqués du musée Accorsi-Ometto , par l' argenterie précieuse et les sculptures raffinées de Giovanni Bonazza et Antonio Gay . Une table chargée de porcelaine Cozzi souligne l'importance de l'une des plus anciennes manufactures vénitiennes, fondée en 1765.

De plus, une référence à Antonio Vivaldi , figure emblématique de "l'âge d'or" de la musique à Venise, ne pouvait manquer.

En 1797, suite aux accords de Campoformio, l'histoire millénaire de la République Sérénissime de San Marco s'est terminée. Un sentiment de décadence lente mais imparable transparaît clairement dans les œuvres des artistes de la seconde moitié du XVIIIe siècle, de Giandomenico Tiepolo à son oncle, Francesco Guardi . Mais avant d'arriver au bout, Venise s'offre encore sur la scène internationale dans une saison d'une beauté fabuleuse dont le mythe est même repris par Giorgio de Chirico qui conclut l'exposition par un surprenant coup de théâtre .