L'exposition du MAO comprend des œuvres de la Renaissance contemporaine qui iconisent et en même temps effacent le même classicisme auquel elles se réfèrent. Les œuvres s'enracinent dans un héritage qui examine

styles, écoles et genres traditionnels et va plus loin pour établir une relation, un dialogue avec eux. Si les centres d'intérêt ont changé au gré des aléas du temps, les formes de ces œuvres ont conservé de manière obsessionnelle des schémas similaires, en résonance avec les vestiges du passé. Comme dans un concert de Philip Glass, où chaque itération semble familière mais l'accumulation d'itérations successives fait de chacune une expérience unique et différente.

L'un des points forts de l'exposition est une section radicale de néo-miniaturistes qui empruntent les décorations évocatrices, stylisées et en pierres précieuses des styles miniaturistes traditionnels et des peintures vasli, les subvertissant pour explorer les moyens d'élargir et de démanteler le vocabulaire d'un style apparemment insulaire. .

L'art de la région himalayenne offrira également de belles suggestions, grâce à l'installation d'une série d'œuvres de l'artiste Paula Sengupta intitulée La plaine de l'aspiration, un projet qui parle de la diaspora des Tibétains qui ont fui leur pays suite au départ des Dalaï Lama en 1959 et la tentative de préserver leur mode de vie et leur culture ailleurs, par la mémoire.

Les œuvres de Sengupta s'inspirent fortement de la tradition de l'artisanat textile tibétain et du symbolisme religieux et, dans les galeries du MAO, sont combinées avec les œuvres de la section dédiée aux couvertures en bois sculpté.