La collection d'œuvres d'art d'Asie du Sud comprend quatre peintures religieuses centrées sur la figure du dieu Krishna, dont trois de taille considérable. L'exposition vise à montrer au public ce type de production picturale (picchavai), accompagnée d'une sélection de compositions poétiques attribuables au courant dévotionnel de la bhakti, en vue d'enrichir par la visite la notion d'expérience esthétique chère à la tradition indienne. le rasa. Le terme rasa, qui signifie « jus », « essence » ou « goût », désigne un état émotionnel particulier qui est intrinsèque à l'œuvre d'art, qu'elle soit visuelle, littéraire ou musicale, et qui réussit à éveiller chez le spectateur l'émotion correspondante ambiance. Les poèmes présentés dans l'exposition aux côtés des peintures, en plus d'être une interprétation évocatrice des représentations picturales, sont destinés à inviter la pleine jouissance esthétique de l'exposition à travers le langage universel des voies de l'art.

Les picchavai, œuvres picturales des écoles du Rajasthan, sont de grandes peintures dévotionnelles sur toile libre consacrées au dieu Krishna, l'une des divinités indiennes les plus connues en Occident, manifestation terrestre du dieu Vishnu et pivot du courant dévotionnel de la bhakti. Traditionnellement, ils sont exposés dans la salle intérieure du temple où l'image de Krishna est vénérée pour orner les murs et les meubles. Les peintures, d'une grande expression artistique, racontent la vie terrestre du dieu Krishna à travers une série de contextes différents, qui varient tout au long de l'année selon le calendrier des festivités relatives à la divinité. D'une importance particulière sont les représentations appelées Raslila, qui représentent Krishna jouant à des jeux amoureux avec les jeunes bergers (gopi) dans les bois de Vrindavan, un lieu où la tradition religieuse place sa jeunesse. Lila signifie « jeu » et dans le contexte du courant dévotionnel de la bhakti, ce terme est compris dans un sens symbolique : les âmes humaines sont considérées comme des « amants » passionnés du dieu « bien-aimé », extasiés dans une danse amoureuse avec la divinité, comme les gopis avec Krishna.