Le programme de rotations que le MAO Museo d'Arte Orientale réalise périodiquement pour la bonne conservation des œuvres les plus délicates comprend, après une absence de sept ans, l'exposition d'une sélection de laques japonaises raffinées du XVIIe siècle au début du XXe siècle. A l'intérieur d'une vitrine spéciale de la galerie du Japon, se trouveront en effet quatre boîtes laquées portant les symboles de la famille impériale, le chrysanthème à seize pétales et le paulownia.

L'art du laquage, importé au Japon d'Asie continentale, atteint son plus haut niveau technique et expressif à l'époque d'Edo (1603-1868). Cette technique consiste à enduire les surfaces des récipients et ustensiles de laques colorées, transparentes ou opaques, souvent enrichies de poudres et de feuilles métalliques ou autres matières (notamment la nacre), qui confèrent au produit des effets de brillance précieux et compacts.

Parmi les laques exposées lors de la rotation, la pièce la plus précieuse est un ryoshibako décoré de motifs végétaux, une boîte à papiers et documents d'époque Edo (seconde moitié du XVIIe siècle) en bois laqué avec adjonction de poudres métalliques appliquées selon la technique du maki -e, qui révèle la grande maîtrise atteinte par les artisans japonais de l'époque. Sur fond de laque noire, se détachent au premier plan des corolles rondes de chrysanthèmes (kiku) alternant avec des feuilles et petites fleurs de paulownia (kiri), selon le style typique de Kodaiji. En arrière-plan, pour enrichir le dessin, quelques groupements d'herbes et de fleurs d'automne.
Selon l'iconographie traditionnelle, le chrysanthème et le paulownia sont associés aux figures de l'empereur et de l'impératrice et sont riches de significations symboliques : selon la légende, l'arbre de paulownia est également lié au phénix de la tradition extrême-orientale, sur lequel il ne s'installerait que sur ses branches.