Le Musée Accorsi-Ometto poursuit ses recherches sur l'art italien du XXe siècle, en examinant le rôle du Spatialisme dans le renouveau artistique immédiat de l'après-guerre.

La transformation de l'art italien entamée dans la seconde moitié des années quarante est inconcevable sans l'approche conceptuelle du problème de l'espace, identifié par les protagonistes du Mouvement spatialiste à travers des signes, des lignes, des trous et des coupes dans les toiles. Le Spatialisme, ou "concept spatial de l'art", implique des intellectuels, des écrivains, des poètes qui reconnaissent en Lucio Fontana un leader provocateur et révolutionnaire.

L'exposition, organisée par Nicoletta Colombo, Serena Redaelli, Giuliana Godio et avec le conseil scientifique de Luca Massimo Barbero, rassemble vingt-quatre maîtres pour plus de cinquante œuvres provenant de musées, collections institutionnelles et privées.

On commence avec la section dédiée à Lucio Fontana, créateur des trous, où le vide devient un élément constructif d'un nouveau cosmos, et expérimentateur des coupes, réalisées pour introduire physiquement la tridimensionnalité dans la peinture. On poursuit ensuite avec la peinture de Roberto Crippa, artiste en dialogue avec les tendances internationales du geste et du signe, interprétées dans des formules tourbillonnantes et dynamiques, avec des incursions dans le surréalisme et le totémisme primitif.

Le Spatialisme milanais, foyer créatif des recherches du mouvement, est représenté par des auteurs intéressés par des implications surréalistes et existentielles comme Gianni Dova, Cesare Peverelli, Emilio Scanavino, Ettore Sottsass, Beniamino Joppolo, Aldo Bergolli, Gian Carozzi.

Protagonistes des nouveautés révolutionnaires de la peinture abstraite des années cinquante, avec une attention exquise à la lumière et à la couleur, sont en revanche les spatialistes vénitiens Virgilio Guidi, Tancredi Parmeggiani, Mario Deluigi, Edmondo Bacci, Vinicio Vianello, Gino Morandis, Bruna Gasparini, Ennio Finzi, Saverio Rampin et Bruno De Toffoli.

De la nature inclusive du mouvement et de la vision stratégique étendue du galeriste Carlo Cardazzo découlent les présences temporaires "spatialistes" de Roberto Sebastián Matta Echaurren, de Giuseppe Capogrossi, d'Enrico Donati, Iaroslav Serpan et de Remo Bianco, témoins des contaminations surréalistes, signiques et nucléaires récurrentes dans le climat interdisciplinaire des années cinquante.

L'exposition est enrichie de catalogues, de revues et de volumes d'expositions des années cinquante et soixante et présente une vidéo sur les captivants Environnements spatiaux d'Fontana, brillantes expérimentations environnementales centrées sur la nouvelle perception de l'espace. La vidéo est accompagnée d'une composition musicale créée par le designer sonore et producteur de musique électronique Rico Casazza.