Castello di Rivoli a le plaisir d'annoncer Titre Primo, J'ai rêvé, Clara et autres histoires, la première exposition anthologique institutionnelle de Rossella Biscotti (Molfetta, 1978), une artiste italienne basée en Hollande et en Belgique. Représentant majeur d'une génération d'artistes italiens qui se sont consacrés à l'histoire de notre pays, mettant en lumière des problèmes stratifiés et non résolus, Biscotti a placé la recherche et l'analyse visant à poser des questions d'intérêt collectif au centre de son travail. Si au début de sa carrière Biscotti s'est concentrée sur l'amnésie structurelle qui marque l'histoire récente, ses dernières œuvres s'intéressent aux ressources, au processus et à la circulation des matières premières et à la façon dont les politiques de la nature, l'économie et le genre se croisent dans des récits complexes. Biscotti combine la recherche avec l'action puissante des formes sculpturales et de la matière vibrante pour créer des œuvres au pouvoir suggestif et à la précision médico-légale.

Les travaux de Biscotti sont souvent le résultat de collaborations avec d'autres disciplines, notamment l'archéologie, l'anthropologie, la géopolitique et les sciences de l'environnement. Utilisant un large éventail de langages incluant l’installation, la sculpture, la performance, le son et le cinéma, ils s’appuient sur le rapport à l’histoire entendu comme un écosystème de relations actives. Ses œuvres font l’objet de longues périodes d’investigation et d’étude visant à révéler les structures complexes de pouvoir qui conditionnent les dimensions non résolues de notre présent.

Dans les salles du troisième étage de la Résidence Savoy se trouvent un ensemble d'œuvres qui illustrent les processus de recherche menés par l'artiste au cours de ses vingt années de carrière autour de thèmes et de sujets tels que les frontières entre les dimensions privée et publique ; la relation entre le passé et le présent, entre le monument et le document. Les œuvres exposées montrent comment, depuis le début, Biscotti fonde sa pratique sur la force du geste et de la parole, sur le processus de dévoilement et d'excavation, à travers un langage multivocal dans lequel l'usage du son est prédominant. La scénographie de l'exposition présente un récit polyphonique composé d'histoires mineures et d'enquêtes sur des thèmes écologiques, politiques et de genre, mettant en évidence les analogies et les motivations qui animent différentes utilisations des techniques d'extraction et d'archivage spéculaires.