du 8 octobre au 9 décembre 2018
Acceptée la carte Artsupp
Organisé par Giuliana Altea, Antonella Camarda, Luca Cheri, Sergio Flore, Alessandro Floris, Elisa Lai, Cinzia Melis, Maria Luisa Pinna, Anna Pirisi, Barbara Puddu, Marta Satta, Carlo Spiga, Debora Tintis, Loretta Ziranu
Chicago, août 1968 : à l'occasion de la Convention démocrate pour la primaire présidentielle, quelques mois après les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy, des milliers de jeunes arrivent dans la ville pour manifester contre la guerre au Vietnam. Pour contenir les quelque 10 000 manifestants, les autorités déploient 21 900 policiers, gardes nationaux et forces armées. Les émeutes qui s'ensuivent sont suivies dans tout le pays par la presse, la radio et la télévision. Nivola, comme des millions d'Américains, observe les affrontements à distance, reste profondément troublé, et confie ses réactions à une dense série de dessins. Les dessins, qui révèlent l'implication émotionnelle de l'artiste, vont de croquis rapides à des scènes soigneusement étudiées et composées. La médiation de la photographie et de la prise de vue vidéo transparaît clairement dans les prises de vue, qui tournent parfois directement les images les plus incisives de la révolte. En même temps, le trait fortement expressionniste déforme les personnages, formulant une condamnation morale implicite. Les policiers perdent tout caractère individuel pour se transformer en emblèmes dépersonnalisés de la violence aveugle ; cet effet est parfois souligné par le remplacement des visages par des fragments de collage. Les manifestants, en revanche, sont présentés comme des enfants-fleurs naïfs, avec une attitude non violente.
Les dessins de Chicago captent la portée symbolique de l'événement, qui s'est figé dans la conscience américaine comme une image du conflit entre la génération idéaliste des baby-boomers et la lourdeur brutale du système. Le climat de 68 pousse également Nivola à s'intéresser à la situation politique et sociale de la Sardaigne : l'année se termine sur l'île par des manifestations de bergers, ouvriers et étudiants, unis contre la violence de l'État et l'inertie du chef de classe. L'année suivante, la révolte antimilitariste de Pratobello contre l'implantation d'un centre d'entraînement de l'armée dans la campagne d'Orgosolo marque l'aboutissement de la contestation non violente des citoyens. Dans deux affiches publiées par Feltrinelli en 1969, Nivola commente avec amertume à la fois la répression étatique et la vente du territoire à des fins touristiques. C'est le prélude à une politisation plus forte de son art, qui dans les années soixante-dix prendra des traits d'indépendance sardiste.
Le titre de l'exposition, What are we fight for ?, reprend les lignes de Country Joe's Vietnam Song, une chanson qui symbolise la contestation antimilitariste des jeunes américains de 68. C'est une question que l'exposition adresse à son tour aux visiteurs, et avant cela aux jeunes de 2018, avec une série d'entretiens recueillis à Orani parmi les dix-huit ans organisateurs de la Festa di San Daniele.
Via Gonare, 2 (Museo Nivola), Orani, Italie
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Toujours
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Sur les épaules des géants