Le Musée MAN de Nuoro présente pour l'été, dans les espaces de sa project room, Je m'appelle Olympia, le projet lauréat du PAC2021.

Je m'appelle Olympia est né d'une "action pour lumières de salle" interprétée par Alice Guareschi, une seule fois, devant un public restreint d'invités, le 12 avril 2012 à l'Olympia Music Hall, l'iconique et légendaire théâtre parisien. Les 16 photographies qui composent cette série ont été prises le jour même de l'action, immédiatement après l'activation en direct de la chorégraphie lumineuse dans l'espace vide du théâtre, impliquant l'ensemble des treize parcours lumineux colorés, intégrés en permanence à l'architecture. D'un plan fixe, similaire mais pas identique, suivant la partition originale précise composée par l'artiste, les images renvoient une séquence de différents mouvements de lumière à l'intérieur de la pièce. La série photographique devient ainsi une nouvelle synthèse de l'image-idée et de l'intention à l'origine de la performance : activer un théâtre sans spectacle, le jouer en direct, réveiller sa mémoire latente, la vie secrète retirée du regard du spectateur. En décomposant la durée de l'action en cadres, qui peuvent être vus à la fois individuellement et dans leur ensemble, la déclinaison spatiale de l'œuvre permet désormais d'embrasser l'idée d'un seul coup d'œil.

L'installation in situ, conçue par l'artiste pour le MAN, présente toutes les photographies de la série, à côté de la partition musicale ponctuée, sur les portées, par les temps de l'action, où les présences ou les pauses des lumières remplacent la musique notes dans une polyphonie complexe. L'espace – conçu comme un petit théâtre – est atteint en franchissant le rideau d'entrée, évocation d'un accès à un public, mais aussi d'une frontière, d'une limite qui sépare le lieu de vie de sa représentation. Plongé dans le silence, l'espace idéal du théâtre, éloigné des voix ou des sons, se met en scène ; la lumière l'habite, révélant sa nature et sa physionomie.