du 24 juin au 26 septembre 2022
Acceptée la carte Artsupp
Beauty and Terror part de Naples dans les années 1940 pour analyser, à travers les yeux d'artistes et de pensées critiques, l'histoire et l'héritage contemporain de l'interconnexion entre colonialisme et fascisme. Soulignant une concomitance géographique et temporelle entre des histoires rarement racontées ensemble, le projet présente des recherches artistiques, des œuvres et des installations qui révèlent les liens entre la violence physique et psychologique absolue du colonialisme et celle du fascisme, et explorent l'appareil philosophique, esthétique et iconographique qui sous-tend tous les deux. Ce lien est revenu dramatiquement au centre du débat international ces dernières années, notamment avec la montée de l'ultranationalisme populiste en Europe et dans les Amériques, et avec l'impact international du mouvement Black Lives Matter qui s'est concentré sur les formes structurelles de violence et exclusion.
Discours sur le colonialisme (1950) de l'essayiste et poète Aimé Césaire dénonçait le fait que le national-socialisme ait appliqué en Europe une échelle de violence absolue jusque-là réservée aux colonies, une analyse qui plonge dans la politologue et philosophe Hannah Arendt dans ses Origines du totalitarisme (1951). La Seconde Guerre mondiale traduit en effet, dans le contexte du fascisme européen, les méthodes développées dans les plantations et les colonies esclavagistes, comme le souligne le philosophe politique contemporain Achille Mbembe dans son essai « Necropolitica » (2003), qui soutient que « dans la modernité pensée philosophique, dans la pratique et dans l'imaginaire politique européen, la colonie représente le lieu où la souveraineté consiste essentiellement dans l'exercice d'un pouvoir hors la loi "et" où l'on croit que la violence de l'état d'exception opère au service de 'civilisation'". Les habitants de ces territoires sont considérés comme faisant partie intégrante du paysage et leur humanité et leur souveraineté ne sont pas légalement reconnues, de manière à permettre l'expropriation des terres et des ressources en toute impunité. D'autres spécialistes de l'impérialisme européen, tels que Franz Fanon et Sylvia Wynter, ont insisté sur l'importance non seulement de la dimension physique mais aussi de la dimension psychologique du colonialisme. De nombreux parallèles peuvent être établis aujourd'hui avec les "migrants économiques" des zones anciennement colonisées et avec leurs expériences de détention et d'exploitation.
Via Settembrini (Palazzo Donnaregina) , 79, Naples, Italie
Horaires d'ouverture
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mardi | 10:00 - 18:00 | |
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samedi | 10:00 - 19:30 | |
dimanche | 10:00 - 20:00 |
Toujours
Aucune exposition en cours.
6.00 € au lieu de 8.00€