La Fondation Ragghianti, avec le soutien de la Fondation Cassa di Risparmio di Lucca et en partenariat avec l'Institut Kunsthistorisches de Florence, présente : "Burma. L'art de Sawangwongse Yawnghwe entre Birmanie et Europe", une exposition dédiée aux œuvres de l'artiste birman Sawangwongse Yawnghwe (Sawang). L'exposition, inaugurée le vendredi 20 septembre, sera ouverte au public jusqu'au 3 novembre 2024.

L'exposition, organisée par Max Seidel et Serena Calamai, consiste en une sélection de plus de soixante œuvres de l'artiste, dont certaines de grandes dimensions, nombre d'entre elles étant centrées sur le conflit âpre et interminable entre tyrannie et démocratie qui affecte la Birmanie depuis plus d'un demi-siècle. Plutôt que de se limiter à un simple compte rendu des tragédies qui caractérisent l'histoire récente du pays, Sawang représente les désastres de la guerre à travers des images symboliques, s'inspirant souvent de Francisco Goya.

La propre biographie de l'artiste, né dans la région contrôlée par les rebelles dans l'État birman de Shan, se mêle aux drames contenus dans ses œuvres. Son grand-père a été le premier président de la Birmanie après la fin du colonialisme anglais, et a été tué lors d'un coup d'État militaire. À la suite de l'attentat, son père et sa grand-mère ont fondé un mouvement de résistance. Sawang a passé toute sa vie en exil politique, de la Thaïlande au Canada, aux Pays-Bas, où il réside actuellement.

L'art de Sawang, actif sur la scène internationale avec des expositions à Taïwan, en Allemagne, aux États-Unis, en Israël et aux Pays-Bas, devient ainsi le témoin des souffrances des peuples opprimés, et cette exposition en rassemble quelques exemples d'une puissance extraordinaire, où l'auteur parvient à façonner en langage figuratif la profonde essence historique du drame birman : d'un côté, la bataille pacifique des moines bouddhistes, qui protestent contre la dictature en levant simplement les mains en prière, et de l'autre, la violence de la junte militaire.

En plus des œuvres de l'artiste inspirées par l'histoire politique de son pays d'origine, l'exposition consacre un espace à un cycle d'œuvres dans lesquelles Sawang réfléchit sur des thèmes importants de la peinture européenne moderne, confrontant la tradition culturelle de notre continent d'un point de vue spatial distant mais intensément ressenti, ajoutant ainsi de la profondeur à son œuvre. Une partie de l'exposition présente en effet une sélection d'œuvres inspirées par "Le Chef-d'œuvre inconnu" de Honoré de Balzac, qui, en racontant la recherche impossible du chef-d'œuvre absolu, analyse la relation entre représentation et réalité. Enfin, l'exposition accueille quelques œuvres qui reflètent le grand conflit entre l'art et la vie, tel que décrit par Émile Zola dans "L'Œuvre" en 1886.

Comme l'a déclaré Max Seidel, co-commissaire de l'exposition avec Serena Calamai, sa rencontre avec Sawang "a eu lieu en Toscane peu après la Révolution de Safran de 2007, et à la suite de ces entretiens, l'artiste a créé une série de dessins relatifs à la répression des moines bouddhistes par la brutale force armée des soldats de la junte militaire. Déjà dans ses premières œuvres graphiques, Sawang a choisi de représenter la guerre en Birmanie à travers des images symboliques, se soustrayant à une simple illustration chronique des événements".