HOPE est le troisième chapitre de TECHNO HUMANITIES avec un groupe de recherche international comprenant Bart van der Heide, Leonie Radine, DeForrest Brown, Jr. et Gruppo Museion Passage.

Depuis son inauguration, il y a exactement 15 ans, le bâtiment du Museion a souvent été décrit comme une architecture extraterrestre, comme un OVNI atterrissant au centre de Bolzano. HOPE souligne cette image symbolique du musée comme vaisseau spatial, capsule temporelle, portail vers une autre dimension. Museion se transforme ainsi en un lieu de production d'émerveillement , où science et fiction se confondent pour affirmer l'espoir comme pratique critique active. Comme l’écrivait le philosophe Ernst Bloch dans la préface de son livre Das Prinzip Hoffnung, 1954 (Le principe de l’espoir) : « Il faut le télescope le plus puissant, celui de la conscience utopique polie » pour pénétrer dans les ténèbres.

HOPE invite le public à se déplacer entre des espaces et des temps réels et imaginaires, pour explorer des points de vue alternatifs . L'architecture de l'exposition mène d'abord au quatrième étage, hors du parcours habituel, vers un observatoire où, à travers diverses capsules temporelles artistiques, s'ouvrent de nouvelles perspectives sur les sphères terrestres et célestes. Le parcours, à travers des cosmologies artistiques individuelles et collectives, offre l'opportunité d'explorer Soi et l'Autre au-delà d'une vision anthropocentrique du monde. Les installations vidéo, sculptures, costumes, peintures et dessins créent une atmosphère de science-fiction entre apocalypse et nouveaux départs, où se rencontrent sciences humaines, technologies, écologie et économie.

Les artistes exposant au troisième étage utilisent parfois de nouveaux outils de construction du monde à l’ère de l’intelligence artificielle et de la réalité virtuelle. Avec leurs installations qui rappellent les jeux vidéo, ils créent des espaces immersifs entre le virtuel et le réel, la mémoire et l'oubli.

Le deuxième étage abrite les archives du mythe afrofuturiste Drexciya . Ici, les recherches approfondies que DeForrest Brown, Jr. a entreprises sur l'histoire de la techno pour son livre Assembling a Black Counter Culture (2022) prennent forme dans l'espace. Au Museion, Brown arrange, en dialogue avec les peintures numériques d'AbuQadim Haqq, de nombreux albums techno de la scène musicale de Détroit selon des cartes et des chronologies. En parallèle, une histoire sonore se développe avec son album Techxodus (2023), ses mixes The Myth of Drexciya (2023) et Stereomodernism (2020). Grâce au dialogue pluriannuel entre Brown et Haqq et à la collection de disques de DJ Veloziped / Walter Garber de Bolzano, il a été possible de rendre tangible, pour la première fois dans un musée, cette forme artistique d'écriture de l'histoire et de construction du monde, qui jusqu'à présent, elle a été négligée.

Suivant la logique d'un tunnel spatio-temporel – également représenté dans le tableau de Haqq sur l'affiche de l'exposition – un passage est créé au rez-de-chaussée qui invite à un voyage très rapide entre des points distants de l'espace-temps. La juxtaposition d'œuvres réactivées de la collection et de nouveaux projets crée un pont entre l'histoire passée et l'avenir de Museion en tant qu'institution de collection d'art. Dans le même temps, un espace d'écoute et de discussion s'ouvre sur les questions centrales posées par l'exposition HOPE : d'où venons-nous et où voulons-nous aller ?