« Je peins, je fixe une émotion sur la toile ; puis je détruis : c'est par ce processus de transformation qu'il se passe quelque chose, un acte d'auto-guérison, un véritable exercice d'entraînement de l'esprit par une action physique où notre regard accompagne les doigts, une action qui ne nous permet plus de revenir en arrière. .

Cette élaboration naît de la nécessité d'atteindre un état de légèreté qui nous permet de voir au-delà de ce qui nous apparaît, de dépasser, d'imaginer. Il faut du courage pour commencer, tout comme il en faut pour déchirer.

La larme est un acte silencieux de protestation ; il a un sens métaphorique : rompre avec un mouvement décisif, rapide, précis, dicté non seulement par l'instinct, mais aussi par le désir de ne pas avoir de regrets envers le passé.

Après le premier geste de rupture, se déclenche un processus méditatif qui se répète tel un rituel, tel un mandala tibétain, qui rappelle l'impermanence des choses : il n'y a pas de fin sans début, et il n'y a pas de début sans fin. »

D'origine biélorusse, Mila Frueh a abordé la peinture dès son adolescence en fréquentant l'Académie des Beaux-Arts. Après une formation ultérieure dans le domaine de la mode, elle a travaillé pendant plusieurs années comme styliste dans son pays natal, ouvrant également son propre Atelier. Suisse d'adoption depuis plus de vingt ans, elle se consacre à la recherche personnelle, alliant savoir-faire artisanal et travail intense de dessin et de peinture. Son approche interdisciplinaire se révèle dans le processus de création de l'œuvre elle-même et dans sa pensée poétique, de manière presque scientifique. avec lequel il décompose et recompose ses toiles : chaque déchirure est conçue avec une logique rigoureuse et acquiert un sens précis.

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