Dans une collection privée, il y a une toile plus petite du même sujet où Olivero a noté le site de la vue, Ussolo. La date 1905 en bas à gauche est apparue à l'occasion de l'archivage scientifique de la collection. Auparavant, l'extraordinaire maîtrise du langage divisionniste dont fait preuve ici Olivero, avait conduit les spécialistes à postdater le tableau de quelques années, d'autant plus qu'il n'a été exposé pour la première fois qu'en 1910, à l'exposition personnelle de Paris.

D'une destination publique évidente pour son format exceptionnel, la toile est un exploit d'habileté du jeune peintre au milieu de son enthousiasme pour la peinture divisée. Longtemps médité - il existe au moins six éditions partielles ou totales de tailles différentes - il marie le réalisme naturaliste, auquel Olivero avait été formé, avec le divisionnisme. La structure robuste de la perspective et le raffinement de l'écriture picturale se conjuguent pour créer de manière magistrale la sensation de pureté atmosphérique et d'espace sans limites des hautes montagnes, non sans une réponse symbolique entre la terre des hommes et la luminosité du ciel rappelant Segantini.