Un paysage de loin est l'installation que Massimo Bartolini a présentée au musée MAGA dans le cadre du Twister. Réseau des Musées d'Art Contemporain de Lombardie. Le projet de 2009, qui impliquait les principaux musées de Lombardie, avait le double objectif d'augmenter leurs collections par l'acquisition d'une œuvre et de favoriser une intervention in situ qui modifierait durablement les lieux environnants des musées. C'est aussi le cas du travail de Bartolini, qui travaille sur le seuil et la frontière entre l'espace public et l'espace muséal, lieu lui-même, par nature, à la fois public et privé. Toujours soucieux de modifier le lieu où il travaille ou de le reconstruire, Bartolini intervient - comme l'affirme Laura Cherubini - « en dissimulant et en sublimant les efforts de planification et de préparation ». En effet, face à une étude souvent complexe qui vient intéresser différents champs disciplinaires, ses interventions artistiques se traduisent souvent par des objets extrêmement légers et délicats. Ses installations deviennent des lieux de contemplation, de suspension, de passage et de révélation. Un paysage lointain se fond dans l'environnement : les tringles allongées du portail, solution simple mais très efficace, rappellent les bois de peupliers des plaines, évanescents car enveloppés de brouillard, aux contours qui se confondent avec le ciel et le sol comme la figure de l'axis mundi. La modalité relationnelle que Bartolini déclenche est multiple : il explore les territoires et laisse une empreinte très légère qui relie le ciel et la terre, les différents espaces, l'homme et le paysage, comme le dit l'artiste lui-même en parlant de la genèse de l'œuvre : « Je me suis intéressé dans les relations paysagères, par conséquent aussi le public, même le peuple, est paysage ».