La tablette, insérée dans un précieux cadre de la fin du XVe siècle, représente la tête d'une jeune femme au doux regard baissé et au léger sourire absorbé ; c'est une typologie féminine qui rappelle d'autres figures de Léonard, comme la Vierge aux Rochers, Leda ou Sant'Anna. On a donc supposé qu'il pouvait s'agir d'un dessin préparatoire à une œuvre plus vaste, comme l'indiquerait également l'aspect "inachevé" du tableau, qui met en évidence un contraste saisissant entre les hachures à peine esquissées de la chevelure, qui semblent gonfler comme mues par le vent puis retombe sur les épaules en petites vagues serpentines, et la définition précise des traits du visage, qu'un jeu de lumière savant et calibré met en valeur, soulignant le front large, le nez droit et le menton petit et rond du jeune femme. Réalisée vers la fin du XVe siècle, la Scapiliata représente à la fois un symbole et une énigme, une œuvre unique en son genre, fruit de l'expérimentalisme le plus moderne de Léonard de Vinci, visant à la recherche de nouveaux moyens d'expression capables de résumer dans un espace à deux dimensions toute la complexité de l'univers réel : le mouvement, la vie, les affects, c'est-à-dire les sentiments propres à la sphère émotionnelle et psychologique du sujet. Son histoire de collecte est également énigmatique. Appartenant d'abord à Béatrice d'Este, puis à son fils Federico II Gonzague, ses traces se sont perdues pendant plus d'un siècle, il réapparut à Milan où l'un des plus grands peintres de l'Académie de Parme, Gaetano Callani, l'acheta pour sa collection qui en 1839, son fils vendit à la Galerie.
Titre: Tête de fille, appelée
Auteur: Leonardo da Vinci
Date: 1492-1501
Technique: Terre d'ombre, ambre vert et céruse sur une planche de noyer
Exposé dans: galerie nationale
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