Sur le mur nord le grand tableau de l'un des artistes les plus proches de la dynastie savoyarde régnante, Petrus Henricus Theodor Tetar van Elven (Amsterdam 1831 - Milan 1908), Vue fantastique sur les principaux monuments d'Italie (huile sur toile), signé et daté 1858 , une sorte de pré-manifeste de l'Unification de l'Italie qui part de la vue partielle de la Lanterne de Gênes sur le côté gauche de la toile pour atteindre le Vésuve fumant au-dessus de la baie de Naples.

Portrait de Giuliana (1942), d'Antonietta Raphaël Mafai (Kovno, Lituanie 1895 ? - Rome 1974), à la surface rugueuse et à la mémoire étrusque-romaine, aux yeux de pâte de verre, acheté en 1949 lors du séjour génois de l'artiste qui, de Rome, elle s'était réfugiée chez le collectionneur et mécène Alberto della Ragione pour échapper aux persécutions raciales.

L'artiste s'inspire du visage de sa fille Maria, transfiguré et absorbé dans une atmosphère intemporelle, archaïque et lointaine et, précisément pour cette raison, d'une intensité humaine universelle et profonde.

Dans le salon en chêne appartenant à la Collection Wolfson, les éléments particuliers de la production Art Nouveau de l'ébéniste génois sont explicités : les applications phytomorphes en sculpture, souvent laquées, bien que issues du répertoire linguistique du nouveau style, acquièrent une connotation plastique distincte de la matrice naturaliste dans son mobilier qui provient vraisemblablement de sa formation picturale liée à la nature et au paysage. L'utilisation du laquage lui-même dénote un goût chromatique qui s'exprime dans ce cas dans le jeu raffiné des tons verts et bleus de la margelle en parfaite harmonie avec les nuances du motif floral sinueux du tissu.