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Fermée ROMAMOR.

L'exposition

Organisé par Chiara Parisi

L'exposition clôture l'ambitieux programme d'expositions conçu par Muriel Mayette-Holtz - directrice de 2015 à 2018 - qui a vu alterner depuis 2017 de grands noms, dont Annette Messager , Yoko Ono et Claire Tabouret , Elizabeth Peyton et Camille Claudel , Tatiana Trouvé et Katharina Grosse. , sans oublier les nombreux artistes internationaux qui ont participé à l'exposition dans les jardins, Ouvert la Nuit . Ces projets ont été encadrés par les deux grandes expositions dédiées aux retraités, à la croisée de la recherche et de la production, Swimming is Saving et Take Me (I'm yours).

Anne et Patrick Poirer font partie des couples français les plus célèbres de la scène artistique internationale : une symbiose créative qui a pris forme à la Villa Médicis, il y a cinquante ans. Le passage du temps, les traces et les cicatrices de son passage, la fragilité des constructions humaines et la puissance des ruines, anciennes et contemporaines, sont la source à laquelle puise leur créativité, prenant les allures d'une archéologie empreinte de mélancolie et Jeu.

Anne est née en 1941 à Marseille ; Patrick en 1942 à Nantes. Leur travail se caractérise par l'empreinte de violence laissée par le temps qu'ils ont vécu, eux qui, dès leur plus tendre enfance, ont été confrontés à la guerre et à ses paysages dévastés. En 1943, Anne assiste au bombardement du port de Marseille, et Patrick perd son père lors de la destruction du centre historique de Nantes.

Lauréats du Grand Prix de Rom et en 1967, après avoir fréquenté l'École des arts décoratifs de Paris, Anne et Patrick séjournent à la Villa Médicis de 1968 à 1972 - invités par Balthus. Et c'est précisément à la Villa Médicis qu'ils décident d'associer leur vision artistique, signant conjointement les œuvres. Anne et Patrick Poirier appartiennent à cette génération d'artistes qui, voyageant et s'ouvrant sur le monde depuis les années 1960, ont développé une fascination pour les cités et civilisations antiques et, en particulier, les processus de leur disparition, les reconstitutions archéologiques mystérieuses, imaginaires, le charme des ruines, l'investigation des jardins, l'union d'œuvres historiques et de productions in situ, sont les éléments qui donnent vie à l'exposition ROMAMOR à la Villa Médicis.

Anne et Patrick parlent de l'amour qu'ils portent aux bibliothèques, conçues comme des métaphores de la mémoire ; une attraction qui les amène à créer des musées-bibliothèques idéaux, en l'occurrence un bâtiment elliptique qui semble pouvoir s'envoler vers de nouveaux mondes, emportant sa charge d'images face à une éventuelle catastrophe imminente.

L'espace onirique que le spectateur entrevoit depuis les hublots se développe le long du grand escalier des anciennes écuries de la Villa Médicis, le catapultant dans une « inquiétante irréalité ». Un espace lumineux, Le songe de Jacob (2019), composé de noms de constellations, d'escaliers phosphorescents, de formes serpentines suspendues, de plumes blanches éparpillées sur l'escalier accompagne le pas du spectateur, pas à pas, jusqu'à atteindre l'espace suivant, d'une blancheur immaculée, où apparaît Rétrovisions (2018), un autoportrait en trois dimensions du couple qui se reflète dans un miroir, entouré de mots néons qui, parlant d'utopie, illuminent l'espace, nous éblouissent.

Non loin de là, Surprise Party (1996) : un globe dégonflé et fané posé sur un vieux tourne-disque crépitant, lui-même posé sur une vieille valise - autre élément clé du vocabulaire Poirier - qui évoque une géographie nomade, « un monde qui tourne contraire. Une terre qui crie". Entre vertige et vestiges, le spectateur se retrouve devant Dépôt de mémoire et d'oubli (1989) : une croix qui se détache, faite d'empreintes laissées sur le papier de masques de dieux antiques. Avec l'œuvre Lost Archetypes (1979), le regard se retrouve face à la reconstitution à échelle humaine de grandes œuvres architecturales : une série de quatre maquettes blanches de sites en ruine. Entre passé, présent et futur, chute, construction et élévation, Anne et Patrick Poirier bousculent les repères historiques du public romain. Dans la salle voisine, les collages : dessins végétaux fixés à la cire, Journal d'Ouranopolis (1995), tentative de lutte contre la privation de mémoire et l'oubli. Le sentiment de vulnérabilité qui préside à la destruction de notre monde se retrouve dans les images de Fragility and Ruins (1996).

L'exposition se prolonge jusqu'au jardin de la Villa Médicis : dans la Piazzale, les artistes dessinent avec des pierres de marbre de Carrare, la forme d'un cerveau humain, Le Labyrinthe du Cerveau (2019), avec ses deux hémisphères. Un « manifeste autobiographique à deux têtes », qui met en scène la conjonction de leurs esprits, métaphore d'une pratique de couple qui évoque le thème qu'ils ont exploré ces cinquante dernières années : les mécanismes liés au passage du temps. Leurs constructions sont comme de gros cerveaux, un paysage qu'il faut traverser. Ils aiment à dire, à ce propos : « L'image du cerveau, constituée de deux hémisphères, est ce qui peut le mieux nous représenter ; représentent à la fois l'unité et la diversité de la symbiose que nous sommes ».

Non loin de là, dans la Fontaine de l'obélisque, on aperçoit Regard des Statues (2019) : des yeux anonymes en plâtre nous apparaissent déformés par l'eau dans laquelle ils sont plongés. L'œil qui regarde le ciel, le temps, l'œil de la mémoire et de l'oubli, l'œil de l'histoire et de la violence, conduit le spectateur à l'Atelier Balthus, où surgit une œuvre mythique, créée en plein Villa Médicis en 1971 : stèle de papier, construit à partir des moulages des Hermès - les figures de marbre qui parsèment les allées du jardin de la Villa - accompagnés de livres d'herbier, "carnets portant des notes et dessins personnels", et de médaillons en porcelaine sur lesquels sont représentées les mêmes images funéraires.

Le mot qui donne son nom à l'exposition, ROMAMOR (2019), apparaît en néon dans le portique de l'Atelier Balthus en hommage à cette ville si importante d'un point de vue artistique et humain pour les deux artistes.

Horaires et billets

Addresse

Viale Trinità dei Monti, 1
00187 Rome

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